La peau, enveloppe, protection, mais aussi interface, apparence, image de soi, à la fois limite et lien avec l’environnement; elle est l’organe du contact.
De la même origine embryologique que le système nerveux, sa qualité est déterminante pour sa fonction. A la fois souple, résistante, extensible (jusqu’à 400 %), elle interagit avec le monde extérieur pour filtrer et entrer en relation. Une cicatrice, rétractile et fibrosée, fait prendre conscience des qualités insoupçonnées de la peau saine. C’est le subtil agencement de fibres de collagène et d’élastine produites par les fibroblastes (les cellules de la peau) qui permet cette prouesse. En vieillissant, les cellules perdent progressivement leur capacité de production des constituants essentiels de la peau dont l’aspect et la qualité se dégradent.
Mais la peau n’est pas l’enveloppe que l’on imagine. Ce n’est pas un contenant. L’anatomie descriptive permet de distinguer les structures en les différenciant, mais une fois acquises, ces distinctions se doivent sans doute d’être modulées.
Les récents travaux du Dr Jean-Claude Guimberteau (découvrir les travaux du Dr Jean-Claude Guimberteau) apportent une vision extraordinaire de la continuité entre les différents tissus. C’est une révélation pour qui concevait le corps humain comme une juxtaposition de systèmes. Plus que les fonctions, les structures elles mêmes sont en continuité. Plus de plans de glissement, de gaine, de fascias, d’aponévrose, d’espace virtuel, ces notions sont obsolètes. La structure tissulaire est continue avec des variations dans les constituants qui confèrent des qualités variables de densité, de flexibilité, de souplesse, de fluidité (os, cartilage, muscle, tendon, ligament, tissus conjonctif, viscère, fibre nerveuse, peau…).
Apparaît alors l’importance de la qualité des constituants tissulaires. La fine et délicate organisation fractale et chaotique des fibrilles et microvacuoles dépend sans doute directement de ses constituants hydro colloïdaux et de leur qualité. Les fonctions respectives de ces tissus apparaissent dès lors totalement en relation avec leur structure et les concepts de tenségrité (capacité d’absorption des tensions et des pressions d’une structure) et de globalité doivent être considérés dans toute démarche thérapeutique.